MAKOA, UN SANCTUAIRE UNIQUE

Haut lieu de l’observation de la faune sauvage en liberté et reconnue pour ses recherches scientifiques (étude du lion dans le Serengeti avec Craig Paker, 60 ans de suivi des chimpanzés à Gombe par le docteur Jane Goodall), la Tanzanie accuse pourtant un retard majeur en matière de sauvetage d’animaux.

Des millions de dollars sont investis pour contrer les problèmes liés au braconnage, au trafic d’espèces menacées, aux conflits hommes-faune sauvage, mais il n’y a aucun financement pour construire des sanctuaires d’accueil de la faune en détresse et instaurer un mouvement de respect du vivant. L’équipe du Kilimanjaro Animal Crew à Makoa farm située dans la région d’Arusha tente toutefois d’amorcer un changement dans les mentalités, en sensibilisant les autorités tanzaniennes, au respect des animaux en tant qu’individu.  

Secourir

Les animaux maltraités, blessés, accidentés ou détenus illégalement.

Renaturer

Offrir aux pensionnaires des conditions de vie proches de celles de leur milieu naturel pour leur offrir les meilleures chances d’être remis en liberté.

UN SANCTUAIRE UNIQUE

A 18 km du Kilimanjaro, dans la région d’Arusha, au nord de la Tanzanie, est né un petit paradis de plus de 70 ha : la ferme de Makoa. Ce refuge a été créé par deux vétérinaires d’origine allemande, Elisabeth et Laszlo, venus en Tanzanie pour les vacances il y a 20 ans, jusqu’à ce qu’ils décident d’y vivre et d’acquérir plus de 70 ha de terrain afin d’accueillir les animaux maltraités, accidentés ou détenus illégalement. Dans ce refuge, ils soignent et hébergent une grande diversité d’espèces, et ont déjà relâché une cinquantaine d’animaux, en particulier des singes et des oiseaux. Actuellement, ils ont en charge une vingtaine d’animaux sauvages dont un guépard prénommé Jack, et un babouin nommé Matze.

Elisabeth et Laszlo vivent au cœur de leur sanctuaire, dans une très grande maison qui loge également leurs stagiaires et les consultants qu’ils invitent à travailler avec eux quelques mois par an, comme Barbara, comportementaliste autrichienne, spécialiste de la construction et de l’enrichissement des enclos. Cette disponibilité sans limite, leur permet de s’occuper de manière optimale des animaux qui leur sont confiés, dans le but de leur redonner des conditions de vie proches de leur environnement naturel et adaptées à leur condition physique. La ferme de Makoa est un lieu idéal pour accueillir des pensionnaires. 2 vétérinaires, une équipe compétente sur place 24h/24, 70 ha de territoires sauvages, une grande diversité d’habitats ! 

Les deux vétérinaires accueillent actuellement tous les animaux en détresse, du cochon, en passant par un serval, jusqu’au guépard ! Ils ont de nombreux chevaux et un troupeau de vaches qui a accueilli en son sein un bébé buffle abandonné.

Sur ces 70 ha, un paysage très diversifié offre des possibilités extraordinaires : une plaine pour les bovins et les chevaux, une forêt avec un arbre spectaculaire, merveilleux terrain de jeu pour les primates rescapés du refuge. Deux savanes, l’une pour les carnivores, l’autre pour les herbivores, ainsi qu’un autre espace de plusieurs hectares près de la rivière, consacré aux oiseaux. Malgré leurs forts potentiels, faute de moyens financiers, ces espaces ne sont malheureusement pas exploités de manière optimale.

Idéalement, lorsqu’ils atteignent un âge mâture, ou que leur santé le leur permet, Elizabeth et Laszlo peuvent relâcher les animaux dans la nature, dans un environnement approprié aux besoins de l’espèce. Ce n’est que lorsqu’ils sont sûrs qu’un animal a une chance réelle de survivre dans la nature qu’il sera libéré. Si cela n’est pas possible (car l’animal est trop imprégné de l’homme, n’a jamais appris à chasser, ou ne peut recouvrir toutes ses capacités physiques), il pourra rester au sanctuaire, dans un enclos d’au moins 1 ha et y vivre une vie plus douce.

Pour les animaux domestiques qui leur sont confiés, principalement des chiens ou des chats abandonnés ou / et également blessés, ils recherchent des endroits appropriés en Allemagne et à l’étranger, dans lesquels ils pourront vivre heureux pour le reste de leur vie.

HISA S’ENGAGE POUR MAKOA

En février 2019, grâce au soutien financier de LUSH et de son Charity Pot, nous débutions la construction d’une volière spacieuse de 80 m² et d’une hauteur de 12 m (voir photos ci-contre), au refuge. Les dimensions exceptionnelles de cette volière ont été choisies de manière à offrir un maximum d’espace aux oiseaux afin de leur permettre de voler à nouveau pleinement. Ces dimensions ont pour objectif d’améliorer la musculature et l’aptitude au vol de certains oiseaux ayant subi de lourds traumatismes, avant leur possible réintroduction dans le milieu sauvage. La construction de cette volière s’est achevée fin avril 2019, et a déjà permis d’accueillir en mai 2019, un jeune aigle couronné (Stephanoaetus coronatus) blessé (cf photos). Cet aigle restera encore un an au refuge jusqu’à ce qu’il atteigne la maturité, et jusqu’à ce qu’il recouvre les conditions physiques nécessaires à sa réintroduction. Après son relâcher, cette volière pourra accueillir de nombreux autres oiseaux issus du braconnage, de la captivité, maltraités ou encore retrouvés blessés dans le milieu naturel.

En attendant, nous sommes toujours à la recherche de financements afin de construire de nouveaux enclos et d’augmenter la capacité d’accueil du refuge !

Les pensionnaires de MAKOA

Une vingtaines de pensionnaires parcourent déjà les grands espaces du refuge de MAKOA. Certains d’entre eux, ayant subis de lourds traumatismes, reçoivent les soins et un programme de réhabilitation stricte et spécifique aux besoins de chaque espèce, nécessaire à leur réintroduction dans le milieu sauvage.

C’est le cas notamment de  :

Furaha: les rangers ont retrouvé ce jeune zébron avec sa mère décédée, alors qu’il n’avait que quelques jours, toujours attaché à son pis en train de boire… La région ouest du Kilimandjaro, d’où il vient, a eu très peu de pluies cette année et a donc été très sèche. Heureusement, il a été retrouvé et amené à Makoa en septembre dernier.

– Burigi, un éléphanteau mâle, est arrivé en juillet 2019, à l’âge d’environ 1 semaine, le cordon ombilical toujours attaché. Il a été retrouvé tout seul à la frontière du nouveau parc national de Burigi-Chato, à la frontière du Rwanda. TANAPA (Tanzania National Parks) a rapidement décidé de le sauver et de le transporter par avion. Pour cela, ils ont fait appel à l’équipe du Kilimanjaro Animal C.R.E.W., notre partenaire, pour fournir les premiers soins et les ont autorisé à ramener Burigi au refuge de Makoa.

– Savannah, quant à elle, est arrivée à Makoa, après avoir été sauvée d’un trou dans lequel elle a été piégée pendant plusieurs jours. Ces derniers mois n’ont pas toujours été les plus faciles, et une équipe incroyable s’est battue jour et nuit pour sa survie… La peau de sa trompe et de sa bouche a été gravement endommagée en essayant de sortir de ce trou, et toutes les blessures infectées étaient douloureuses, ce qui l’a empêché de se nourrir correctement. Aujourd’hui, ses blessures sont guéries, elle boit bien, aime sortir se promener à la ferme et jouer avec sa meilleure amie Lerangwa.

– et bien d’autres encore…

Burigi

Furaha

Savannah

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